Présentation

Pour un écolieu en coopérative d’habitants et d’activités

Mis à jour le lundi 8 février 2021

Notre objectif est de créer une coopérative d’habitants (plutôt autour de la vallée de la Drôme), avec des activités sur place et l’envie de développer dans les environs des formes coopératives.

Ce projet a été initié en juillet 2014, rejoint par un couple en août 2014, puis par une autre personne en janvier 2015. Plus d’infos sur nous.

En résumé, il s’agit ici de réunir des personnes favorables aussi bien à l’aspect habitat partagé (espaces et services communs) qu’à un aspect plus largement sociétal (démocratie directe dans la région, coopérative intégrale...), où on concilierait épanouissement personnel et collectif avec des volontariats militants, le tout dans un esprit coopératif et démocratique.

Nous sommes aussi ouvert à rejoindre un groupe existant si entente et perspectives similaires.


Sur le type de propriété immobilière

Pour l’habitat, une forme de propriété d’usage, qui exclut la spéculation (voir liens utiles sur la page Références), et permet de pouvoir choisir les co-habitant.e.s sur la durée.
La forme juridique "Coopérative d’habitants", notamment avec les nouvelles dispositions de la loi Alur prévues normalement pour janvier 2015, semble adaptée car elle permet aussi d’empêcher spéculation et plus values.
On serait collectivement propriétaires, et individuellement locataires.

Pour le foncier, le bail emphytéotique est une option possible, voire souhaitable si on veut investir moins d’argent au départ.

Sur les activités sur place

L’idée est de développer des activités sur le lieu ou à partir du lieu, surtout si elles permettent plus d’autonomie et de coopération.
Par exemple : un jardin partagé, une coopérative (SCIC ?) ou association, une asso culturelle engagée, un maraîchage en permaculture, un camping solidaire...
La plupart de ces activités pouvant être ouvertes à des personnes non-habitantes.

Suivant les possibilités et envies de chacun.e, il s’agirait d’intégrer des activités associatives et professionnelles.
Avec une forme coopérative/associative pour mutualiser des moyens techniques et les compétences, toujours dans un esprit de démocratie directe et d’égalité.

Pleins d’activités sont envisageables, selon les envies des personnes et les conditions locales, ce qui compte surtout c’est l’objectif et la façon de faire (voir plus bas).

Sur l’état d’esprit

L’idée est d’étendre les principes de partage, d’égalité, d’écologie et de démocratie au delà de l’habitat.
Nous cherchons donc à rassembler des personnes (de tous âges et de tous horizons) intéressées par le développement de pratiques économiques (sociales, culturelles...) s’éloignant du capitalisme, c’est à dire s’éloignant de la croissance, de la concurrence, du chacun pour soi, du tout marchandise, de la propriété privée, des classes sociales... Ce qui signifie par exemple de rechercher le plus possible la gratuité.
Travailler moins pour vivre et agir plus.
S’épanouir personnellement tout en construisant collectivement une alternative globale au modèle Etat oligarchique/capitalisme/productivisme/individualisme.

Le chemin personnel semble tout aussi important que les idées théoriques et l’organisation collective.
Pour éviter de reproduire malgré nous les erreurs et impasses du monde tel qu’il va, il apparaît utile d’avoir du recul, un certain regard critique, un minimum de maturité, la volonté de donner au groupe sans s’oublier soi-même et inversement.

Il est indispensable aussi de s’entendre sur un socle d’idées communes, nous en évoquons certaines ici.
Les autres idées et pratiques personnelles, éventuellement divergentes/différentes, méritent d’être abordées, sans pour autant tomber dans un interrogatoire inquisiteur ! Pour élaborer des projets collectifs convergents, pour se connaître et évoluer ensemble, il est préférable d’échanger sur nos idées et expériences, dans le respect et l’écoute bienveillante. Ce qui permet aussi de s’ouvrir à des modes de pensées différents de notre culture (habitudes, convictions, éducation, milieu social...).
En abordant dès le départ les convictions et pratiques personnelles, cela permet de ne pas s’engager si certaines sont ressenties comme intolérables.
Donc, au delà du socle d’idées et pratiques communes, il faudra arrondir un peu nos angles, être souple, trouver des compromis et des ententes satisfaisants pour tout un chacun.e.

Sur l’idée d’une zone en espace public autogéré

Ce serait bien d’avoir un morceau de terrain (ou un autre espace, en ville ?) permettant la création d’une zone d’espace public. C’est à dire un endroit, un bien commun, qui serait libre et autogéré par toute personne ou groupe qui le visite et s’en sert.
Ce serait un bien commun mis à la disposition temporaire de toute activité non-marchande (spectacle, fête, réunion, assemblée, repas de quartier...) respectant l’intérêt collectif.
Ce lieu publique gratuit et ouvert pourrait prendre la forme d’un square, avec un potager publique gratuit, un infokiosque, une salle de réunion, des pièces pour manger ou dormir destinées aux gens de passage (un peu comme un refuge de montagne), etc.
Ce espace offrirait un oasis de liberté, l’occasion de vivre et partager l’autogestion et la responsabilisation dans l’intérêt commun, d’expérimenter l’organisation libre par la population d’un lieu sans aucune structure ni financement extérieur.
Ce serait un petit pas vers un monde fraternel sans propriété.

Sur la coopérative intégrale

La pratique de coopérative intégrale a été lancée en catalogne (voir liens utiles sur la page Références), c’est un réseau solidaire fédérant des initiatives (santé, travail, logement, argent...) qui vont dans le même sens.
En s’organisant de plus en plus nombreux depuis la base, on s’émancipe de la mainmise totale des Etats, des gouvernements oligarchiques et du système marchand, on se libère de notre impuissance politique et économique. En se rassemblant, on est plus forts et plus riches.
C’est sans doute une source d’inspiration pour expérimenter d’autres modes de vie.
Une coopérative intégrale peut par exemple mettre en réseau/relation des activités similaires à une AMAP, un centre social autogéré, une coopérative (culturelle ou autre), une ressourcerie, une association culturelle, des médecins, un SEL, un jardin partagé, du covoiturage local, un camping solidaire, etc.
Les initiatives et les personnes impliquées, au lieu d’être séparées et parfois en concurrence, travailleraient ensemble de manière volontaire et organisée dans un même réseau pour construire progressivement une autre organisation politique, sociale et économique.

Il ne s’agit pas que toustes les habitant.es de cet écolieu soient impliqués dans la création d’une coopérative intégrale, mais qu’ils soient ouverts à ces questionnements et types de pratiques.

Bien entendu, dans cette perspective aussi le chemin personnel est primordial, des structures coopératives ne pouvant suffire à briser les habitudes de passivité, domination, égoïsme...
D’autre part, tant qu’on est minoritaire dans un système marchand majoritaire et ultra-présent partout, il ne faut pas oublier qu’on est forcément face à des limites et difficultés. Et la question du pouvoir politique (au sens non politicien) se pose aussi.
D’où l’importance de travailler à ce que de larges pans de la population s’orientent vers ce type d’objectifs.

Pour les personnes intéressées, il pourrait donc y avoir un volet plus directement "militant", qui consisterait à faire connaître toutes ces idées d’alternatives globales dans la région et au-delà, en coopérant avec les initiatives locales.
En utilisant toutes sortes de moyens (accueil sur place, stages, art, spectacles, formations, débats, festivals, sites internet, brochures...), sur place et en d’autres lieux, on contribuerait à l’essor d’un nécessaire mouvement plus vaste.

Plus largement, l’idée est d’éviter de rester dans l’entre-soi, de s’insérer dans des mouvements locaux travaillant pour la démocratie directe, l’auto-émancipation, et le développement d’alternatives globales (donc incluant les dimensions économiques et politiques), et aussi de participer à des luttes collectives contre les projets destructeurs des humains et des écosystèmes.
Toutes les dimensions sont importantes : individuelles, celle du groupe (proches, co-habitants), et collectives (la région, et au delà toute l’humanité et les autres vivants).
Ce qui signifie qu’un écolieu en coopérative d’habitants de ce type n’est pas juste un lieu résidentiel, un retrait du monde, mais plutôt un point de départ, un camp de base.

Sur le groupe

Nous prendrons le temps de nous connaître durant diverses réunions et sorties.
Les décisions seront démocratiques selon des principes de consentement.
Des livres, stages et formations seront sans doute indispensables pour se préparer.
Un suivi par Habicoop, ou les Habiles, serait sans doute très utile pour aller plus vite, être mieux préparer et éviter les écueils évitables.
Le respect mutuel est indispensable, ainsi que la motivation et l’ouverture. Le partage et l’entraide sont à développer. Le tout dans la bienveillance.

Sur le financement

A moins d’avoir de riches mécènes ou donateurs, il faudra emprunter !
Par exemple, les nouvelles dispositions de la loi ALUR, normalement prévues pour d’ici la fin de l’année 2014, permettront à une structure coopérative d’habitants d’emprunter directement à des conditions avantageuses (voir le Village Vertical à Villeurbanne, soutenu par Habicoop), à condition que la plupart des coopérateurs aient un apport initial (autour de 20% du coût global à partager entre les coopérateurs) et que le projet soit soutenu par une collectivité et/ou un bailleur social. Ce qui peut déterminer le choix du lieu, et influencer le type de bâtiment et le nombre de foyers.

D’autres solutions peuvent être étudiées, comme l’emprunt participatif auprès de particuliers.
Tout dépend aussi du type de construction/terrain choisi et des montants à engager...

Il faudra éviter trop d’écarts entre les apports initiaux des participant.es, ce pour éviter le risque de possibles excès de pouvoir par les personnes qui apporteraient plus, et aussi notamment éviter le risque de mise en péril du projet si une personne apportant beaucoup voudrait quitter le projet en cours de route (surtout dans la phase d’achat et travaux).

Sur les bâtiments et leur construction

Idéalement, si on veut rester dans la logique du projet, il semble que l’ensemble des bâtiments devrait se réaliser en autoconstruction (éventuellement accompagnée par des professionnels ou auto-constructeurs aguerris).
En effet, pour que ce type de projet soit accessible aux plus pauvres, tout en étant indépendant des lourdeurs administratives et pour éviter trop d’emprunts (notamment auprès des banques), il faut diminuer les coûts, et l’auto-construction est une piste moins onéreuse.
De plus, l’auto-construction se rapproche mieux des idées d’autonomie et d’entraide.

Des solutions, temporaires ou durables, d’habitats légers et/ou mobiles (yourtes, camping car...) sont aussi envisageables.
Avec ces options les coûts sont encore réduits. D’autre part, on évite des délais trop longs, il y a sans doute mieux à faire que de passer trop d’années à se construire une maison.

Voici aussi d’autres suggestions :

  • Le fait d’aménager en premier des parties communes, pour avoir rapidement un espace collectif, ...et être sûr qu’il soit construit ! ;-)
  • Prévoir plutôt des appartements groupés (ou des maisons mitoyennes) plutôt que des maisons individuelles isolées, pour faire masse et éviter trop d’emprise au sol
  • Tout le monde participe à édifier toutes les constructions, dans la mesure de ses capacités et de son temps. (par exemple on peut s’occuper de tâches gestionnaires si on ne peut pas auto-construire pour des raisons de santé ou d’âge). On aurait déjà quelque chose de collectif et solidaire dès la construction
  • Eviter trop d’écarts entre les appartements (en terme de surface et de coûts de finitions), afin d’éviter de reproduire les inégalités et les classes sociales dans nos logements. Il ne s’agit pas d’habiter tous dans un même cagibi standardisé !, mais de viser la sobriété heureuse et la décroissance solidaire. Par exemple, on pourrait décider qu’un appartement individuel ferait autour de XXm2 pour tout le monde.
    Ceci est d’autant plus envisageable qu’il y aurait des espaces communs à multiples usages (ateliers, chambres d’amis, terrasses, jardins, cuisine collective....)
  • Les locaux d’activités (bureaux, ateliers...) seraient en dehors des appartements, qui eux seraient dédiés seulement au logement. Ca permettrait une gestion plus rationnelle et modulable des espaces, et faciliterait les changements de locataires.

Mais tout ça reste à discuter/réfléchir, et ça dépend aussi du lieu d’implantation...
Et puis il faudrait aussi réfléchir à des modalités (pratiques, techniques, juridiques..?) pour concilier une certaine sécurité/égalité avec la prise de risque et la solidarité généreuse.

Sur la situation géographique

Nous ne voulons pas d’un projet dans une grande ville, mais une petite ville est envisageable.
De préférence plutôt autour de Crest, aux alentours de la vallée de la Drôme, en évitant d’être trop isolés en pleine campagne.
Il faudra savoir être souples, pour s’adapter aux réalités locales.
D’autres secteurs peuvent être étudiés si opportunités intéressantes.

Sur la question de l’élevage

Pour information, les initiateurs du projet sont végétariens par choix éthique, et sont contre toute forme d’élevage sur place pour la viande, et contre l’exploitation des animaux dans ce projet.
En revanche, des animaux divers peuvent tout à fait être présents en tant que compagnons ou auxiliaires, s’ils sont respectés et compatibles avec le lieu et les activités. A discuter tous ensemble.


Si ces idées vous intéressent, merci de lire à présent la page sur le démarrage et la constitution d’un groupe.

Si vous êtes un groupe ayant un projet similaire, merci de nous contacter pour partage d’expérience.

Dans tous les cas, merci pour vos avis et remarques.

4 Messages

  • le projet Le 2 septembre 2014 à 13:37, par Pierre Bacelon

    Bien loin de la Drôme, ce pays des fruits, peut-être bien un jour je viendrai...

  • Présentation Le 6 septembre 2014 à 08:17, par Maxime30

    Bonjour,
    Projet fort, fort attirant. Nous sommes quelques uns à commencer à penser à un tel projet mais avec l’envie de rester au pied de nos rebelles Cévennes.
    A minima, on reste en contact à distance.
    Solidairement.
    Maxime 07 81 66 14 94 réseau d’échanges pour l’auto-écocontruction http://rahmabaman.free.fr

  • Présentation Le 14 octobre 2014 à 02:02, par anne

    bonjour,
    je suis également dans une démarche avec mon compagnon
    nous sommes entre crest et saillans
    peut-être pouvons nous nous rencontrer à l’arrêt public ou ailleurs pour en parler
    cordialement,
    anne et michel

  • Présentation Le 29 octobre 2014 à 07:00, par Rouanet

    Bonjour à toutes et tous

    Je viens de prendre connaissance de votre projet et ce projet pourrait m’intéresser.
    J’ai 52 ans, je suis en recherche d’un "ailleurs" et surtout d’un "autrement".
    J’ai besoin d’aller vers plus de collectif, de vivre ensemble , d’expérimenter la démocratie participative, et surtout de me rapprocher de la nature qui est un élément essentiel dans ma vie. Je suis en Ardèche et j’ai eu l’occasion dernièrement de côtoyer la dynamique locale de la Vallée de la Drôme à Eurre : fort fort intéressante.

    Je suis actuellement en reconversion professionnelle et suis à la recherche d’un emploi. Je ne peux pour l’instant m’investir financièrement dans ce projet. Peut-être un habitat léger serait la solution ???
    Je veux bien être informée de l’évolution du projet.

    Marie-Pierre